Maquette. La fête de la Fédération.

N°1053. Imprimé pendant la Convention Montagnarde, au plus fort des affrontements révolutionnaires et de la guerre contre les armées européennes coalisées, ce panneau inscrit dans une classique arabesque (composée en deux parties et conçue pour une composition sur le mur en raccord sauté) un motif politique qui se réfère à la fête de la Fédération nationale le 14 juillet 1790, à la Constitution, et à deux valeurs particulièrement à l’honneur en ces temps troublés: la Liberté et la Patrie. Jean-Baptiste Huet avait traité ce thème en toile de Jouy, mais il ne semble cependant pas être l’auteur de ce papier peint. A la place des bonnets phrygiens qui surmontent les deux enseignes, figuraient sur la maquette, conçue en 1790, un aigle et un dauphin: ils furent supprimés lors de l’impression en 1793-94, car ils pouvaient inopportunément évoquer, l’un, les Impériaux combattus depuis 1792, l’autre, la Monarchie abolie (Louis XVI fut décapité en 1793), en une période où l’ardeur révolutionnaire et le patriotisme étaient seuls à l’ordre du jour. La Manufacture Jacquemart & Bénard, fournisseur des gouvernements successifs jusqu’à sa disparition, montre ici sans doute pour la première fois mais non la dernière, sa capacité à maîtriser l’éphémère.