La Chanson du printemps

Domaine : Beaux-Arts

Titre : La Chanson du printemps

Auteur / Exécutant : BASTIEN-LEPAGE Jules

Date : 1874

Matière et technique : Huile sur toile

Dimensions : Longueur :    Largeur : 101   Hauteur : 149   Diamètre :   

Musée : Musée de la Princerie – Verdun (55)

Numéro d'inventaire : Inv. 81.1.87

Descriptif

Le peintre Jules Bastien-Lepage est né à Damvillers en 1848. Si ses premières toiles sont marquées par l’académisme, son travail évolue ensuite sous l’influence du réalisme des œuvres de Gustave Courbet ou Jean-François Millet.
L’artiste développe une esthétique originale illustrée par ses tableaux dits « paysans » peints sur des toiles de très grand format, dans des gammes chromatiques réduites. Exposés au Salon, ils représentent des sujets tirés du monde rural, où l’on reconnaît aisément les paysages meusiens, traités avec la modernité des peintres réalistes. Le choix du cadrage témoigne de l’intérêt accordé par l’artiste à la photographie : dans ses compositions les personnages sont, le plus souvent, vus en contre-plongée et posés à l’avant de paysage profonds. En 1878, la présentation au Salon des Foins et celle, l’année suivante de Saison d’Octobre, récolte des pommes de terre lui assurent un grand succès et font de lui un artiste reconnu. Malade, Jules Bastien-Lepage décède en 1884. Dès 1885, une grande exposition rétrospective lui est consacrée à Paris. En 1889 est inauguré à Damvillers un monument commémoratif réalisé par Auguste Rodin.
Présenté au Salon de 1874, le tableau La Chanson du printemps a été acquis par l’Etat l’année suivante. Il illustre l’évolution du travail de Jules Bastien-Lepage qui, peu à peu, se détache de l’enseignement classique et des compositions académiques pour tendre vers plus de naturalisme. Une étude attentive de l’œuvre permet de déceler ces différentes influences, parfois contradictoires.
Le tableau représente une jeune fille assise dans un paysage, un panier posé à côté d’elle. Elle est entourée de trois angelots jouant de la musique. La composition pyramidale des figures, le traitement du visage de la jeune fille et la présence d’anges musiciens sont issus de l’enseignement académique.
Cependant, dans le même temps, de nombreux éléments témoignent d’une recherche de réalisme. Ainsi, la jeune fille est assise dans une position qui laisse deviner sa fatigue et sa lassitude à l’issue d’une journée de labeur, dont témoignent ses mains, aux ongles sales, et ses pieds nus. Une très grande attention est portée à la représentation du paysage. Les arbres et les fleurs sont aisément identifiables et sont ceux de la campagne meusienne. A l’arrière-plan, le peintre a représenté avec exactitude un « village-rue » caractéristique de la Lorraine, marqué par un traitement soigné de la lumière. Le bouquet de violettes cueilli par la jeune fille et déposé dans son panier forme une véritable nature morte, illustrant l’intérêt de Jules Bastien-Lepage pour ce genre.