Le sacrifice d’Abraham

Laurent de La Hyre, n’est pas allé étudier en Italie. À partir de 1630, peut-être influencé par Jacques Blanchard qui se réinstalle à Paris, il participe à ce qu’on a nommé Le romantisme du temps de Louis XIII, par un art réaliste, très clair et coloré.
Il s’agit ici d’un thème tiré de l’Ancien Testament (Genèse XXII, 9-13). L’artiste illustre tous les mystères du récit biblique: les mains liées d’Isaac, l’autel en pierre, le couteau du sacrifice, et le bélier. Le paysage se présente comme le décor théâtral du moment dramatique mais sa gamme colorée, tout en harmonies et en nuances subtiles, tend à en atténuer le caractère dramatique. Il y a dans le groupe central, au-delà de la tache claire du corps du jeune homme, une symphonie colorée d’une extrême délicatesse. Ces tons pastel expriment une vision apaisée de l’histoire biblique, et en même temps une maîtrise parfaite de l’art du coloris.

Notice sur le portail des musées de Reims.