Présentation
Le courant monastique impulsé dès la fin du VIe siècle par un moine irlandais du nom de Colomban constitue, en Gaule notamment, l’ultime forme du cénobitisme occidental avant que ne se généralise celle de Benoît de Nursie. Inspiré de Lérins, le monachisme est introduit en Irlande, vers 450 par saint Patrick qui l’adapte aux contextes sociaux, culturels, politiques et religieux de l’île bien différents de ceux qui présidèrent à l’Église romaine, héritière des cadres de l’empire. Il s’y développe sans règle commune et d’une façon très diversifiée qui se traduit par des fondations de petites entités isolées et indépendantes dans les îles notamment et le long des frontières mais aussi, à la manière d’organisations tribales en lien avec l’administration diocésaine locale, dans de grands monastères pour l’essentiel situés dans la partie orientale de l’Irlande dans lesquels se côtoient moines et laïcs. Vecteur essentiel de la christianisation dans un monde exclusivement rural le monachisme celtique est, de fait, fondé sur la perigrinatio, c’est-à-dire sur la pratique, par des moines missionnaires, du voyage dans des terres parfois lointaines pour y répandre la foi et gagner le paradis considéré comme la vraie patrie.
Fig. 2 – Itinéraires de Colomban
